Le code secret des managers pour réguler le stress collectif

Découvrez comment la théorie polyvagale aide les managers et les codir à comprendre le stress, apaiser les tensions et renforcer la cohésion d’équipe.

Dans les comités de direction comme dans les équipes, tout ne se joue pas dans les tableaux Excel ou les plans stratégiques. Une grande partie de la performance se décide dans une dimension plus invisible : la manière dont chacun régule – ou non – son stress. Un manager épuisé ou un codir sous tension diffuse son état à tout l’écosystème. À l’inverse, un leader régulé devient un repère qui apaise et aligne.

C’est ici que la théorie polyvagale, développée par le neuroscientifique Stephen Porges, offre des clés précieuses. En décrivant comment notre système nerveux réagit au danger ou à la sécurité, elle permet de comprendre ce qui se joue dans les dynamiques collectives et d’agir plus lucidement.

Le système nerveux comme boussole relationnelle

La théorie polyvagale montre que notre système nerveux autonome n’a pas seulement deux vitesses (stress ou repos), mais trois grands états possibles :

  • L’état de mobilisation (sympathique) : le corps est prêt à agir, l’adrénaline monte, on devient combatif ou agité.
  • L’état de repli (dorsal vagal) : quand le stress devient trop fort, le système nerveux se protège en se coupant : on se fige, on se déconnecte, on perd son énergie.
  • L’état de sécurité et de connexion (ventral vagal) : le système nerveux se sent en sécurité, ce qui favorise la coopération, l’ouverture et la créativité.

Dans une entreprise, ces états ne concernent pas seulement les individus. Ils se transmettent : un manager crispé entraîne son équipe dans la méfiance, un dirigeant calme et régulé crée un climat où les autres peuvent respirer.

Quand le stress prend le pouvoir dans un codir

On le voit souvent en comité de direction : sous pression, certains prennent toute la place en mode combatif, d’autres se replient et n’osent plus intervenir. Le résultat est prévisible : les décisions se polarisent, la créativité se réduit, les tensions s’installent.

La théorie polyvagale éclaire ce mécanisme. Chaque état du système nerveux colore la qualité des échanges. Quand le collectif bascule dans la survie (fuite, lutte ou figement), la vision long terme disparaît au profit de réactions immédiates. Le codir cesse alors d’être un lieu de réflexion stratégique et devient un champ de bataille ou un espace silencieux.

Retrouver la régulation et la cohésion

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’agir. Revenir dans un état de sécurité relationnelle ne passe pas seulement par un “effort de volonté”, mais par des signaux envoyés au système nerveux : respirer plus lentement, bouger pour libérer l’énergie, instaurer des temps de pause qui coupent l’urgence permanente.

Dans un codir, cela peut se traduire par des pratiques très concrètes : ouvrir une réunion en prenant deux minutes pour se centrer, autoriser chacun à nommer son état du moment, instaurer des rituels de décompression après les décisions tendues. Ce sont de petits gestes, mais ils changent le climat.

Et quand le climat change, la qualité des décisions change aussi. On passe de la réactivité sous stress à la stratégie posée.

La théorie polyvagale n’est pas une curiosité scientifique : c’est une grille de lecture puissante pour comprendre pourquoi certaines réunions dérapent et pourquoi certaines équipes s’épuisent. Elle rappelle que la performance collective naît d’abord de la régulation individuelle et relationnelle.

Les managers et les codir qui apprennent à reconnaître et à réguler les états du système nerveux deviennent plus que des décideurs. Ils deviennent des régulateurs d’énergie collective, capables de transformer la tension en clarté et la pression en cohésion.

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